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Runner & Chaser : pourquoi le Runner se fait la malle ?

  • Photo du rédacteur: Melanie Verola
    Melanie Verola
  • 21 mars
  • 4 min de lecture


Tu vois le schéma ?
Ce moment où tu cours après quelqu’un qui te file entre les doigts comme du sable mouillé. Tu tends la main — il esquive. Tu fais un pas en avant — il en fait deux en arrière. Toujours à portée de main, jamais accessible. Un peu comme ce fichu Beep Beep qui te nargue avant de filer à toute vitesse, te laissant seul au bord de la falaise avec une pancarte "Oups".
Tu penses que c’est de l’amour. Que c’est écrit, gravé dans la pierre cosmique. Tu te dis qu’il faut juste "persévérer" — le mot préféré des Chaser. Mais si c’était juste une boucle ? Un éternel retour façon Jour sans fin ? Parce que tant que Coyotte court après Beep Beep, le dessin animé continue. Si Coyotte s’arrête, game over.
Le Chaser est persuadé que si le Runner s’arrête, il aura enfin gagné la partie. Mais et si le but n'était pas de gagner — mais de poser la manette ?

Pourquoi il court ?
Le Runner ne fuit pas l’amour. Il fuit l’idée d’être capturé.Une nuance subtile, mais cruciale. Il ne se fait pas la malle parce qu’il ne t’aime pas. Il se fait la malle parce que l’amour, dans sa tête, c’est une embuscade.
  • "Alerte rouge ! Proximité émotionnelle détectée, enclenchement du protocole évasion."
  • "Si je réponds dans la minute, je passe pour un needy. Si j’attends trois jours, c’est un coup à finir dans sa bio Tinder."
  • "Je vais sortir une connerie, et là… explosion nucléaire."
  • "Si je mets mon téléphone en mode avion pendant 48 heures, ça va peut-être s’auto-régler."

Bref, toi, t’attends toujours une réponse.Dans sa tête, c’est Mission Impossible, mais sans le budget des effets spéciaux. Il sent une tension, une pression. Une emprise douce, mais bien réelle. Tu veux qu’il reste. Tu veux qu’il t’aime. Tu crois que c’est naturel. Mais lui, il ressent ça comme un filet qui se referme lentement autour de lui.

Pourquoi toi, tu cours ?
D’abord, soyons clairs : courir après quelqu'un, ça ne fait pas de toi une personne faible ou désespérée. Ça fait de toi une personne humaine.
Quand on sent qu’on va perdre quelqu’un, l’instinct de survie émotionnelle s’active. C’est normal. Ton cerveau est programmé pour chercher la sécurité dans la connexion. Pas étonnant que tu te transformes en Usain Bolt de l’amour.
  • "Si je le fais rester, ça prouvera que je suis aimable."
  • "Si je lui manque, ça veut dire que je compte."
  • "S’il revient, ça effacera toutes les blessures d’avant."
  • "Si ça marche cette fois, c’est que le destin existe."

Tu ne cherches pas juste une personne. Tu cherches une validation. Et tu sais : on est TOUS passés par là. Vouloir être aimé, c’est pas un crime. Vouloir être rassuré, c’est humain. Si ton cerveau a activé le mode panique "Si je le perds, je vais mourir seule entourée de chats", c’est juste ton système nerveux qui fait du zèle. Respire. T’as pas besoin d’un exorcisme émotionnel, juste d’un peu de recul.

La magie noire du switch
Ah, le switch… Cette fameuse légende urbaine selon laquelle, si tu guéris tes blessures, le Runner réalisera soudain que tu es l’amour de sa vie et viendra frapper à ta porte sous la pluie avec une boîte de Ferrero Rocher.
Ce n’est pas complètement faux — mais c’est un piège. Parce que le switch ne se produit que quand tu quittes la partie.Tant que tu cours, il fuit. Si tu t’arrêtes… il devra choisir.Revenir — ou disparaître.
Mais attention : s’arrêter, ce n’est pas perdre. Ce n’est pas "échouer". C’est juste poser la manette et te dire : "Ok, j’ai assez donné. Maintenant, c’est à lui de jouer." Si Beep Beep décide de s’arrêter, cool. Sinon ? T’auras récupéré ton souffle et ta dignité. Pas si mal, non ?

Les excuses légendaires du Runner
Si tu es Chaser, tu connais forcément le Bêtisier du Runner :
  • "J’suis pas prêt pour une relation." (Traduction : "Je veux juste coucher sans les responsabilités.")
  • "C’est pas toi, c’est moi." (Non, c’est toi. Mais j’ai pas le courage de le dire.)
  • "J’ai besoin de temps." (Pour quoi ? Une formation ninja ?)
  • "J’ai peur de te faire souffrir." (Euhh… c’est pas déjà fait ?)
  • "Je veux pas te perdre, mais je peux pas rester non plus." (Donc… je suis un hobby ?
  • "J’ai une réunion tôt demain matin." (Le mardi soir à 22h ? T’es trader à Tokyo ?)
  • "On est trop différents." (Merci Docteur Phil !)

Oui, il fuit la vulnérabilité. Mais toi, t’es pas là pour jouer au psychologue de service. Si le Runner a peur d’aimer, c’est à lui de gérer ses traumas, pas à toi de le convaincre que l’amour, c’est pas une menace nucléaire.

Quand le Chaser vire obsessionnel
Le Chaser, au début, pense qu’il contrôle la situation. Il a lu tous les articles. Il a compris la dynamique.Il s'est abonné à tous les podcasts sur les flammes jumelles pour choper la date du switch — genre "Mercure rétrograde en Capricorne, c’est le moment de la réconciliation cosmique."
  • Lire une analyse astrologique complète dès que le Runner met une story Insta.
  • Faire un tirage de tarot à minuit pour savoir s'il va envoyer un message.
  • Supprimer et re-télécharger Tinder dans un élan de désespoir compulsif.
  • Se convaincre que « Vu à 22h34 » est un signe de l’univers.
  • Liker une photo postée en 2017 par accident.

Pas de honte à avoir. T’es pas "folle" ou "désespéré·e" — t’es juste en train de chercher une réponse à un vide émotionnel. C’est humain. Mais le problème, c’est que ce vide ne se remplit pas avec quelqu’un d’autre. Il se remplit avec toi.

Range tes baskets
Si tu dois courir pour qu’il reste, ce n’est pas de l’amour. C’est une prise d’otage affective.L’amour, le vrai, c’est plus un hamac qu’un tapis roulant que tu remontes à contre-courant.
Arrête de lui courir après. Respire.S’arrêter ne veut pas dire abandonner. Ça veut dire que tu récupères ton pouvoir. Tu ne perds rien en arrêtant de courir — au contraire, tu te libères.
Si c’est de l’amour, il avancera vers toi.
Sinon ? Il est peut-être temps de changer de décor.
La vraie victoire ?
Ce n’est pas que le Runner s’arrête.
C’est que toi, tu décides enfin d’arrêter de courir.

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